Le Serpent du Jardin d’Éden

Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent (De la Création au Jardin d’Éden), le premier acte de la Création mettait en scène Saturne (la Mort ou Satan) persécutant la Terre Mère (la première émanation issue de la pensée de Dieu) et symbolisait le combat des deux premières forces primitives de l’univers qui permit à la matière minérale d’exister.

On l’appelait l’Âge de Saturne.

Le deuxième acte de la Création mettait en scène la naissance du Soleil et la protection qu’il apporta à la Terre Mère lors de son combat contre Saturne.

Cet acte, qui représentait symboliquement la période paradisiaque des hommes-fleurs, était appelé l’Âge du Soleil et permit à la matière minérale d’atteindre le stade végétal (La naissance d’Adam, d’Ève et du Jardin d’Éden).

Venons-en maintenant au troisième acte de la Création mettant en scène le Serpent de la Bible qui s’enroule autour de l’arbre du Jardin d’Éden.

Le Soleil et la Terre viennent de se séparer et ont permis à Ève de naître d’Adam. À partir de ce nouvel acte de la Création, le Soleil n’éclaire plus la matière de l’intérieur, mais lui apporte la vie en projetant sa lumière depuis l’extérieur (le Ciel).

Comme nous l’avions vu précédemment, le résultat en fut que la Matière refroidie se densifia, qu’elle devint moins gazeuse, plus liquide, qu’elle rétrécit et que sa surface aqueuse fut recouverte par Adam et Ève et leur progéniture végétale et scintillante.

Ce tableau champêtre aurait pu rester à jamais idyllique, mais pour que la matière passe du stade végétal au stade animal, un événement devait obligatoirement se produire. Ainsi, apparut le « vilain » Serpent qui tenta Ève.

Certains décrivent le facteur déclencheur de cette transformation comme un serpent d’une longueur infinie et d’une beauté perverse qui s’introduit dans le cosmos et qui portait un manteau formé de toutes sortes de pierres précieuses : sardoine, topaze, diamant, chrysolite, onyx, jaspe, saphir, escarboucle, émeraude, or.

En réalité, ce serpent s’enroulant autour de l’arbre était une image de la formation de la colonne vertébrale et du système nerveux central animal.

Il représentait symboliquement le mystérieux serpent enroulé trois fois et demi sur lui-même de la Kundalini, s’éveillant et montant le long de la colonne vertébrale depuis l’os sacrum jusqu’à la fontanelle, progressant d’un chakra à l’autre afin de les harmoniser un à un.

À partir du troisième acte de la Création, le végétal forme un nid, un lit de semences dans lequel la graine de la vie animale n’avait plus qu’à tomber. Il marque le début d’une phase capitale de la Bible, appelée la CHUTE.

Nous sommes maintenant en droit de nous poser une question fondamentale :

Pourquoi la transition entre la vie végétale et la vie animale doit nécessairement passer par autant d’affliction ?

La Genèse insiste sur l’aspect cruel de cet événement dans une des phrases de l’Ancien Testament : « À la femme, il dit : Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. […] À l’homme, il dit : […] maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs. »

De toute évidence le résultat de cette Chute implique le fait que les humains doivent souffrir, lutter et mourir, mais pourquoi ?

L’ancienne tradition secrète est très explicite à ce sujet.

Les plantes se reproduisent de la façon suivante : une partie de la plante se détache, tombe et devient une nouvelle plante. On peut dire que la nouvelle plante est la continuation de l’ancienne qui, d’une certaine manière, ne meurt pas.

Mais l’évolution de la vie animale, par son moyen spécifique de reproduction sexuel, implique également que le corps physique doit mourir.

Ce fut pour enclencher ce processus d’autodestruction physique que les êtres humains commencèrent à ressentir la faim et le désir, qu’ils commencèrent à éprouver l’insatisfaction, la frustration, le chagrin et la peur.

Maintenant, nous sommes en mesure de nous poser deux autres questions fondamentales :

Qui donc tente Ève ? Qui est le serpent qui enflamme le monde du désir ?

L’Église a toujours camouflé du mieux qu’elle a pu le fait que la Genèse se rapportait aux mêmes dieux des planètes que ceux des anciennes religions polythéistes, mais vous devez savoir qu’elle a aussi toujours entretenu volontairement une très grande ambiguïté en mettant dans le même « panier » Satan et Lucifer.

Si nous savons maintenant que Satan, le Seigneur noir, l’agent du matérialisme, a toujours été identifié par les anciens, dans la mythologie grecque et romaine, au dieu de la planète Saturne, qu’en est-il de Lucifer ?

Doit-on également identifier ce mystérieux serpent, qui enflamme l’Humanité grâce au désir animal, à Saturne ou à une autre planète ?

En comparant les textes bibliques à d’autres textes anciens, il ressort de toute évidence, et n’en déplaise à l’Église, que Satan et Lucifer sont deux entités bien distinctes.

Il existe d’ailleurs dans la Bible une affirmation suffisamment claire à ce sujet :

Isaïe 14,12 « Comment es-tu tombé du ciel, ô Lucifer (ou « étoile du matin » dans la Bible classique), fils de l’aurore ? »

Inutile de préciser que dans la mythologie, « l’étoile de l’aurore » a toujours représenté Vénus. La Bible semble donc, contre toute attente, identifier Lucifer à la planète Vénus.

Mais quel rapport peut-il y avoir entre Vénus, la déesse romaine ou Aphrodite chez les Grecs et le Lucifer de la tradition judéo-chrétienne ?

Une fois encore, l’ancienne tradition vient à notre secours, car en réalité Lucifer, tout comme Vénus/Aphrodite, est aussi rattaché au désir animal et à la sexualité.

Et c’est ainsi qu’apparaît dans le troisième acte de la Création, la célèbre POMME qui est un fruit associé aux deux. Lucifer tente Ève avec la même pomme que celle que donna Pâris à Aphrodite et qui eut pour effet de précipiter le rapt d’Hélène et la « CHUTE » de Troie.

Voir notre chapitre Le Secret de Cassandra

L’analogie n’est-elle pas saisissante, quand on sait où regarder ?!!

En outre, la pomme a toujours été le fruit de Vénus car, si l’on coupe ce fruit en travers, les pépins du fruit forment une étoile à cinq branches, semblable au chemin que parcourt la planète en quarante années.

Lucifer est catalogué comme malfaisant, mais c’était un mal nécessaire. Sans son intervention, la protohumanité n’aurait jamais pu dépasser le stade végétal.

C’est grâce à son intervention dans l’Histoire que nous sommes des êtres animés, que nous bougeons et que nous sommes mus par le désir. Un animal a conscience d’être une entité distincte, ce qui n’est pas le cas des plantes.

Adam et Ève étaient symboliquement représentés nus pour signifier qu’ils prirent conscience de leur corps animal.

Bien que l’Antiquité nous ait légués de très belles représentations de Vénus, il faut savoir qu’il en existait également d’effrayantes, car c’est aussi derrière cette image d’une beauté incomparable que se cachait une femme serpent terrifiante.

Comme l’a si bien explicité Wolfram von Eschenbach dans son célèbre Parzifal, lorsque l’archange saint Michel vit la colère de Dieu, il arracha la couronne de la tête de Lucifer, si bien qu’une émeraude s’en détacha et tomba sur Terre.

L’histoire raconte ensuite qu’elle fut confiée à Parzifal.

Cette légende avait seulement pour but de nous faire comprendre que l’Humanité souffrirait d’une perte progressive de la vision de son troisième œil, le sixième chakra.

Mais combien de théologiens l’ont-ils réellement compris ? Sans doute très peu ou alors ils ne l’ont jamais ébruité !!!

L’influence de Satan rend la vie parfois difficile à supporter, mais Vénus fait que la vie est parfois difficile à comprendre.

Par la perte du troisième œil, Lucifer confronte l’Homme à l’ILLUSION, il dote la matière d’un éclat aveuglant, qui empêche l’Humanité d’accéder aux vérités supérieures, ce qui fit naître le désir dans le cœur des hommes.

Saint Paul, qui était aussi un initié à la tradition du Mystère, dit qu’une partie de nous-mêmes sait toujours ce qui est juste mais que, souvent, c’est la partie de nous qui est sous l’emprise de Lucifer qui finit par l’emporter.

La grande question que nous sommes maintenant en mesure de nous poser est :

Comment est née l’illusion, l’imagination ou encore la volonté ?

Pour les anciens, l’illusion, l’imagination et la volonté comptaient parmi les plus grandes forces de l’univers et vivaient au loin, dans un espace tridimensionnel, autant que dans nos esprits.

L’histoire de la Création était surtout pour eux le récit de comment ces forces s’étaient formées.

Les êtres humains n’auraient jamais pu devenir librement créatifs, courageux ou aimants, s’ils n’avaient pu commettre des erreurs, voir les choses autrement qu’elles ne le sont, ou croire qu’elles sont différentes de ce qu’elles sont.

Grâce à Lucifer, nous ne nous rendons pas toujours à l’évidence de ce qui est. Nous pouvons croire ce que nous voulons croire et pas forcément à la vérité.

Quand, au commencement de la Création, la déesse Terre était attaquée par le dieu Saturne, le jeune Soleil vint la défendre et, au terme d’une féroce bataille céleste, il défit SATAN, le Seigneur noir.

Mais à partir des « attaques » de Lucifer, la Création allait avoir encore besoin d’un nouveau champion, pour prendre les armes contre le Serpent…

Les premiers chapitres de la Genèse emploient allègrement de nom de DIEU (Elohim ou les Dieux), mais curieusement, plus tard la Genèse cesse d’y faire référence et apparaît le mot JÉHOVAH.

Les théologiens ont toujours été très embarrassés par ce changement inexplicable du nom de DIEU et par facilité, ils ont toujours préféré considérer que ces deux noms désignaient le même Dieu.

Mais l’ancienne tradition secrète est très explicite à ce sujet :

Elohim et Jéhovah ne sont pas deux noms différents désignant une même entité, mais bien deux entités différentes.

En réalité, Elohim est le nom qui a été donné aux Sept Esprits du Soleil qui travaillent ensemble, alors que Jéhovah apparaît lorsque l’un de ces esprits se sépare des six autres pour défendre la Terre des attaques de Vénus/Lucifer.

Pour découvrir l’identité astronomique de Jéhovah, nous devons nous tourner vers l’iconographie de sa rivale, Vénus, et nous souvenir que, pour les anciens, l’histoire des origines du cosmos traitait aussi bien de l’expérience humaine que de la façon dont l’univers physique avait été assemblé.

En d’autres termes, il s’agissait autant des principes de la nature humaine, que des lois du monde naturel.

Un être humain est ainsi fait que son pouvoir de résister à ses désirs, qui l’empêche de devenir une simple bête, provient de sa capacité à penser à et à réfléchir.

Vénus était souvent dépeinte face à un miroir, mais ce n’était pas par vanité, comme on le croit aujourd’hui. Le miroir représentait autrefois le symbole du pouvoir de la réflexion, qui modifiait le désir.

Le dieu de la réflexion était celui du grand réflecteur du ciel : la LUNE. Dans toutes les anciennes cultures, la Lune ne régulait pas simplement la fertilité, elle avait également un pouvoir sur la pensée.

Les prêtres initiés croyaient que pour créer les conditions nécessaires à l’éclosion de la pensée humaine, le cosmos avait dû se mettre en place d’une certaine manière.

Pour que la réflexion humaine soit possible, il fallait que le Soleil et la Lune se mettent à l’endroit qui permettrait à la Lune de refléter la lumière du Soleil sur la Terre.

Ces prêtres pensaient également que cette disposition dans le ciel devait se reproduire à une échelle plus petite dans la tête d’un être humain.

La glande pinéale représentait le Soleil, et la glande qui pouvait modifier ou réfléchir les visions que la glande pinéale recevait du monde des esprits, était la glande pituitaire.

Aussi, ils guettaient le moindre signe de changement dans leur conscience et ils l’imputaient aux changements de positions du Soleil et de la Lune.

Aujourd’hui vous pouvez toujours le vérifier par vous-mêmes, car il ressort que vos rêves sont toujours plus clairs quand la Lune est pleine. Faites-en l’expérience !!!

Ainsi le Dieu de la Lune est devenu JÉHOVAH chez les Hébreux et ALLAH chez les musulmans, le grand Dieu du « tu ne feras point ».

À l’apogée du grand drame cosmique de la Création, au moment où la Terre risquait de devenir un enfer, une nouvelle force vint se mesurer à Lucifer.

Tout comme les sept Elohim ont réussi à retenir Saturne/Satan, maintenant l’un d’eux s’affranchit pour devenir le dieu de la Lune et pour contenir l’influence de Vénus/Lucifer.

La grande bataille cosmique contre Vénus est restée gravée dans la mémoire de toutes les cultures du monde :

En Inde, on relate la bataille de Krishna avec le serpent démon Kaliya ; en Grèce, on conte la bataille d’Apollon et du Python, et l’histoire de Persée dont le bouclier miroir vint à bout du dragon qui menaçait Andromède.

Il est intéressant de noter que le Jéhovah de l’Ancien Testament est jaloux et coléreux, comme un dieu de la Guerre.

Dans la tradition hébraïque, les forces de Jéhovah sont menées par l’archange Michel.

Comme le dit le livre des Révélations :

« Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent […]. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien… celui qui séduit la Terre, il fut précipité sur la Terre et ses anges furent précipités avec lui. »

C’est par cette victoire sur Lucifer que commença l’Ère de la Lune et elle marqua les trois premières époques du cosmos.

Ce sont ces trois stades fondamentaux de la Création, Minérale (Saturne), Végétale (Soleil) et Animal (Lune) qui furent à tout jamais commémorés dans les jours anglais de Saturday (Saturn-day ou le jour de Saturne), Sunday (Sun-day ou le jour du Soleil) et Monday (Moon-day ou le jour de la Lune), et à tout jamais suivant cet ordre très précis…

Vous comprendrez aisément que nos Samedi, Dimanche et Lundi en découlent directement, …

Dans le prochain chapitre, nous aborderons un des épisodes les plus honteux de la Bible en faisant toute la lumière sur les Nephilim, les dieux qui aimaient les femmes, sur l’entrée en scène de Jupiter, Mars et Mercure, et la véritable histoire de l’origine des espèces.

En fin de compte, les anciens n’étaient peut-être pas aussi fous qu’on a bien voulu le laisser croire, non ?!!

Après des millénaires de silence, les grands prêtres des écoles du Mystère nous ont autorisés à rouvrir momentanément les portes du Temple.

En ce début de XXIe siècle, vous y trouverez sans doute matière à réflexion…

 

Le contenu de cette page provient de la chaîne Youtube https://www.youtube.com/user/PierrePhilo

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