Le Secret d’Osiris

Comme nous l’avons vu dans la troisième partie d’Ouroboros, la chute des anges était nécessaire à la Création pour permettre le développement de la biodiversité sur la Terre et l’évolution des espèces.

Durant cette longue période de transition, où les dieux vivaient parmi les protohumains et enfantaient leurs femmes, de multiples créatures et êtres hybrides apparurent, comme ceux décrits dans les métamorphoses d’Ovide.

Puis, à partir de la civilisation gréco-romaine, l’Homme acquit sa forme anatomique définitive, la nôtre.

L’acquisition de ce nouveau corps fut nécessaire pour lui permettre de développer une nouvelle forme de conscience.

Ce fut une étape très importante pour l’Humanité car, à partir de ce moment très précis, les Hommes se coupèrent du monde des dieux et eurent enfin un espace à eux, pour développer la « Pensée ».

Afin de comprendre cette phase capitale qui marquera le début de la « Chute » de l’Homme, le cycle cruel de la vie, de la mort et de la renaissance, partons maintenant à la rencontre d’OSIRIS, le dernier Dieu-Roi à avoir vécu sur la Terre.

L’ancienne tradition secrète considère le règne d’Osiris comme un Âge d’or, une période de bonheur domestique et civile.

Osiris était le grand chasseur que la tradition grecque appelait « Orion le chasseur », et les nordiques « Herne le chasseur ».

Il était le grand guerrier qui nettoyait la Terre de ses prédateurs, ravagée par les monstres rugissants et les animaux féroces.

En revenant d’une campagne militaire, Osiris fut accueilli par une foule en liesse. Pour célébrer cette victoire, son frère Seth l’invita à dîner.

Certains dirent qu’Osiris aurait couché avec Nephtys, la très belle femme à la peau noire de Seth et sœur de sa propre femme, Isis. Cette trahison à elle seule pourrait expliquer pourquoi Seth le tua, mais en réalité la véritable motivation de son assassin fut bien plus subtile.

Après le souper, Seth proposa un jeu. Il avait fait confectionner un très beau coffre ressemblant à un cercueil en cèdre, incrusté d’or, d’argent, d’ivoire et de lapis-lazuli, et quiconque rentrerait parfaitement dedans aurait le droit de l’emmener chez lui.

Chaque invité l’essaya, mais tous étaient soit trop gros, soit trop maigres, trop grands ou trop petits ; quand finalement Osiris put s’y allonger :

« C’est parfait !, dit-il, ça me va comme la peau dans laquelle je suis né ».

Vous connaissez déjà tous inconsciemment cette histoire car elle a bercé votre enfance, sous la forme du conte de « Cendrillon », mais revenons à Osiris…

Aussitôt dit, la joie d’Osiris s’évanouit lorsque Seth referma le couvercle sur lui, le cloua et colmata chacune des fissures avec du plomb fondu (le métal de Saturne/Satan).

Ensuite, accompagné de sa cour, il l’emporta sur les rives du Nil et le jeta à l’eau. Osiris était immortel et Seth savait qu’il n’arriverait pas à le tuer, mais il croyait pouvoir s’en débarrasser à jamais.

Le coffre flotta sur le fleuve, pendant des jours et des nuits, échouant enfin sur la rive de ce que nous appelons aujourd’hui la Syrie.

Un jeune tamaris, qui poussait là, enveloppa le coffre de ses branches et poussa tout autour de lui, le protégeant tendrement dans son tronc.

Cet arbre devint célèbre pour sa splendeur et le roi de Syrie le fit couper et sculpter en un pilier qu’il érigea au milieu de son palais.

Pendant ce temps, Isis, séparée de son mari et dépossédée de son trône, coupa ses cheveux, se noircit le visage avec des cendres et erra sur la face de la Terre, pleurant et cherchant son bien-aimé.

Elle accepta un travail de servante à la cour d’un roi étranger, mais n’abandonna jamais l’espoir de retrouver Osiris.

Un jour, ses pouvoirs magiques lui firent voir Osiris dans le coffre, enfermé dans le tronc qui servait de pilier dans ce même palais où elle travaillait.

Isis révéla son identité de reine et persuada le roi de couper le pilier et de la laisser emporter le coffre. Elle partit en bateau et débarqua sur l’île de Chemmis, dans le delta du Nil.

Mais Seth avait également des pouvoirs : lui et ses cohortes diaboliques chassaient la nuit au clair de lune, quand il vit Isis bercer Osiris.

Il attendit qu’elle se fût endormie et fondit sur le couple d’amants. Bien déterminé à réussir son coup, Seth attaqua Osiris sauvagement et le brisa en quatorze morceaux qu’il éparpilla sur toute la Terre.

Osiris, Isis et Nephtys

Osiris, Isis et Nephtys

À nouveau veuve, Isis se remit en route, elle portait sept voiles pour se dissimuler aux regards des cohortes de Seth et se fit aider par Nephtys, qui elle aussi aimait Osiris.

Nephtys se transforma alors en chien pour l’aider à retrouver et à déterrer les morceaux du corps du roi. Elles retrouvèrent chaque morceau, sauf son pénis qui avait été mangé par un poisson du Nil.

Quand elles furent arrivées dans l’île d’Abydos, au sud de l’Égypte, Nephtys et Isis bandèrent toutes les parties du corps d’Osiris ensemble à l’aide d’un long morceau de lin… Ce fut la première momie.

Pour finir, Isis fabriqua un pénis en or et le lui attacha.

Elle ne réussit pas à le ramener entièrement à la vie, mais elle put le réanimer sexuellement en voltigeant, agitant ses ailes de faucon au-dessus de lui et, le touchant délicatement, elle enveloppa son pénis en formant un oiseau jusqu’à ce qu’il éjacule.

Nephtys

C’est ainsi qu’Osiris la féconda et qu’elle conçut Horus, le nouveau maître de l’univers. Horus grandit pour venger la mort de son père et tuer son oncle Seth, alors qu’Osiris vécut dans les Enfers, dont il devint le roi et le Seigneur de la Mort.

Les égyptiens l’ont alors représenté sur les murs des temples par un visage vert, lourdement enveloppé et immobile.

Mais pour eux, Osiris représentait toujours le pouvoir royal divin symbolisé par la crosse et le fléau qu’il tenait à la main.

Au premier abord, le mythe d’Osiris représente celui de la fertilité, le cycle annuel des saisons. C’est pour cela qu’Osiris devint le dieu des récoltes, de l’été et de la fertilité en Égypte.

L’apparition annuelle à l’Est, tant attendue, d’Orion et de sa femme Isis, que l’on connait sous le nom de Sirius, l’étoile la plus brillante de la voûte céleste, annonçait l’inondation du Nil et faisait renaître le monde végétal et, de fait, les mondes animal et humain.

Mais plus généralement, le mythe sur le Dieu-Roi ressuscité deviendra universel, depuis Tammuz et Mardouk jusqu’aux histoires du roi pêcheur et celles de Perceval et du roi Arthur.

Ces histoires suivent toujours le même schéma :

Le roi est grièvement blessé aux organes génitaux et pendant qu’il souffre, la Terre est aride. Puis, au printemps, un subterfuge le fait se lever à nouveau, aussi bien sexuellement que de manière à réveiller le monde tout entier.

Cependant, ce mythe cache aussi de profondes vérités et un secret historique que l’ancienne tradition secrète des écoles du Mystère enseigna à travers un mystérieux « Rite Noir ».

Nous ne pouvons le révéler, mais nous pouvons néanmoins vous en faire comprendre le sens profond…

Plutarque nous dit que dans l’Antiquité, Osiris, le dernier Dieu-Roi à avoir régné sur Terre, était assimilé à Dionysos, le dernier dieu de l’Olympe.

Bien que les sources divergent sur la parenté de Dionysos (enfant d’Hermès ou enfant de Zeus), son histoire reste la même.

La mère de ce petit dieu était la Terre Mère. Comme pour Jupiter/Zeus, elle cacha Dionysos dans une grotte.

Il représentait aussi une nouvelle étape dans le développement de la conscience humaine. Aussi comme pour Jupiter, Saturne/Satan envoya ses dévoreurs de conscience pour le tuer.

Ils se peignirent le visage en blanc avec du gypse pour dissimuler leur identité, ils avaient la peau noire de leur père le dieu corbeau, et pour ne pas effrayer Dionysos et le faire sortir de son berceau, caché dans une niche au fond de la grotte.

Dionysos

Puis ils lui tombèrent dessus et le déchiquetèrent. Ils lancèrent alors les morceaux dans un chaudron de lait bouillant, puis arrachèrent la peau de ses os avec leurs dents.

Pendant ce temps, Athéna, qui s’était glissée discrètement dans la grotte, réussit à dérober le cœur de l’enfant chèvre avant qu’il ne soit mangé.

Elle le rapporta à Zeus, qui s’ouvrit la cuisse, y déposa le cœur et la recousit. Après un certain temps, de la même manière qu’Athéna était sortie entière de la tête de Zeus, Dionysos sortit parfaitement formé de la cuisse du dieu de l’Olympe.

Afin de comprendre le grand secret dissimulé dans ce récit, il faut garder en mémoire que la matière émane de l’Esprit Cosmique et qu’elle a pris petit à petit l’aspect solide que nous lui connaissons aujourd’hui, sur une très longue période.

En ce temps-là, le monde avait un aspect très différent. C’était le monde que décrivit le poète Ovide dans les Métamorphoses, quand les formes anatomiques des humains et des animaux n’étaient pas encore aussi déterminées qu’elles le sont aujourd’hui.

Les humains les plus avancés avaient les deux yeux que nous avons aujourd’hui, mais la lanterne d’Osiris formait encore une saillie au milieu de leur front, là où l’os du crâne n’avait pas encore durci.

Progressivement, la matière devint plus dense. En se durcissant, elle devenait un obstacle à la fluidité du flux cosmique.

Et graduellement, à mesure que la matière se densifiait, se rapprochant des formes telles que nous les connaissons, deux mondes se formèrent : le spirituel et le matériel.

L’un visible avec la lanterne d’Osiris (le chakra du troisième œil), l’autre avec les yeux.

L’histoire d’Osiris/Dionysos est donc une étape décisive de ce processus. Les différentes parties de l’Esprit Cosmique, de la conscience universelle, se morcelèrent pour être absorbées par des corps individuels.

La voûte osseuse du crâne se solidifia et enferma la lanterne d’Osiris, filtrant ainsi le Grand Esprit Cosmique d’en haut.

D’après l’ancienne Sagesse, tant qu’il n’y avait pas de barrière avec les esprits et les dieux, les humains ne pouvaient pas concevoir une pensée libre et individuelle ou une volonté propre, signes distinctifs de la conscience humaine.

Si nous n’avions pas été coupés du monde des esprits et du Grand Esprit Cosmique, si notre mécanisme corporel ne les avait pas écartés, les humains n’auraient jamais pu avoir un espace à eux, et développer la « Pensée »…

C’est cette nouvelle étape qui fit naître le courant philosophique de l’Idéalisme, qui dit que l’Esprit Cosmique et la pensée, ou les idées (êtres de pensée) qui en émanent, sont une forme supérieure de réalité ; alors que les objets physiques, eux, ne sont que des ombres ou reflets de cette réalité.

Nous sommes aujourd’hui très loin du temps où les gens croyaient à l’Idéalisme et il est donc très difficile pour nous de le considérer comme une philosophie de vie plutôt qu’une vieille théorie poussiéreuse.

Mais ceux qui y croyaient, vivaient le monde d’une manière idéaliste et comprenaient aussi cette philosophie comme un processus historique.

La caractéristique première de l’Être Humain, son plus grand accomplissement, ainsi que celui du cosmos, est sa capacité à penser.

Le cerveau est le plus complexe, le plus subtil, le plus mystérieux et le plus miraculeux des objets connus dans l’Univers.

D’après la doctrine secrète, le cosmos a créé le cerveau humain afin de pouvoir réfléchir à lui-même. L’histoire idéaliste de la Création raconte ce processus.

La Lune reflétant la lumière du Soleil sur la Terre, reproduit ce qui se passe dans le microcosme d’un crâne humain, dont la matière s’est suffisamment densifiée pour que l’esprit humain se ferme.

Ainsi, notre esprit fermé, recouvert entièrement par les os du crâne et donc coupé de l’Esprit Cosmique, nous fit perdre la clairvoyance. Mais c’était une condition de base indispensable pour que les hommes puissent réfléchir et penser par eux-mêmes.

Dans l’histoire secrète, le mythe d’Osiris révèle encore une autre grande vérité…

Les prêtres du Mystère pensaient que, quand la lanterne d’Osiris se résorba sous le couvercle osseux du crâne pour prendre la place de la glande pinéale, elle provoqua l’apparition d’un pénis de chair.

D’après l’ancienne Sagesse, le pénis est la dernière partie du corps humain à avoir pris forme, ce qui explique pourquoi des artistes initiés, comme Michel-Ange ou Signorelli, frère initié de Léonard de Vinci, peignaient souvent les sexes des hommes de la mythologie, sous l’aspect d’une plante.

Ce grand virage de l’histoire fit que les hommes ne pouvaient plus se reproduire par la parthénogenèse comme auparavant. Aussi l’humanité s’abandonna désormais entièrement à la sexualité animale.

Les os humains étaient en train de se matérialiser et de durcir. Le crâne devint alors à moitié vivant et à moitié mort…

C’est pour ça qu’un des axiomes de la doctrine secrète dit que : le début de la mort fut la naissance de la pensée.

D’après la doctrine secrète, il existe une opposition fondamentale entre la vie et la pensée. Chez les humains, les processus vitaux tels que la digestion, la respiration et la croissance, sont en grande partie, inconscients.

La dimension consciente, pensante, n’est rendue possible que par un refoulement partiel de ces processus vitaux.

L’organisme humain détourne et canalise les forces qui sont habituellement utilisées chez les animaux pour la croissance et la structuration biologique, pour créer les conditions nécessaires à la pensée.

La pensée humaine est en définitif un processus mortel, qui restreint la croissance et la longévité.

Quand les protohumains étaient des créatures végétales, ils ne pensaient pas, ils ne faisaient pas encore l’expérience de la mort.

Mais lorsqu’ils commencèrent à avoir des caractéristiques humaines et à penser, ils eurent un avant-goût de la mort.

C’était une expérience proche d’un sommeil rempli de rêves, mais ce dernier, même quand il était très profond, ne leur apportait pas le repos dont ils auraient désormais besoin.

À mesure que les os humains et la croûte terrestre se solidifiaient, les hommes bougeaient avec plus de difficulté, douloureusement.

L’appel de la mort se fit de plus en plus fort, jusqu’à devenir la mort elle-même…

Ils connurent alors ce que les religions appellent « la chute ».

Les humains avaient fini par être pris dans le cycle cruel de la vie, de la mort et de la renaissance, dans lequel les créatures doivent mourir pour permettre à la nouvelle génération de vivre.

Le règne d’Osiris représenta une époque charnière où la matière précipitée de l’esprit avait tellement durci que le crâne humain avait enfin acquis une forme très semblable à celle que nous avons aujourd’hui.

Mais le troisième œil était toujours actif, il n’était pas encore devenu un vestige. La perception du monde matériel était aussi vive que celle du monde spirituel.

Si un être humain avait la possibilité de voir Osiris en face de lui avec ses yeux, il aurait vu un être qui lui ressemblait, un autre être humain ; mais si cet homme avait eu le droit de le regarder avec son troisième œil, c’est un dieu qu’il aurait vu assis face à lui.

Osiris fut le dernier Dieu-Roi qui régna sur la Terre…

On trouve le plus grand récit de la perte de ce double moyen de perception dans le texte sacré indien, la Bhagavad-Gita :

Un conducteur de char appelé Arjuna est assailli de doutes la veille de la bataille. Alors Krishna, le roi qu’il doit conduire dans la mêlée, lui permet de le regarder à travers son « œil de vision » et de le voir dans sa forme divine et suprême.

Lorsqu’il voit que les yeux de Krishna sont le Soleil et la Lune, que son roi remplit le Ciel et la Terre de son éclat rayonnant comme mille soleils, qu’il est vénéré par tous les dieux et qu’il porte en lui toutes les merveilles du cosmos, Arjuna tremble de peur et de surprise.

Alors Krishna, pour le rassurer, rapetisse, reprend sa forme humaine et lui montre son visage le plus doux.

Arjuna et Krishna

Bien qu’il ait plusieurs significations et à la lueur de l’ancienne tradition secrète, vous comprenez maintenant que le mythe d’Osiris est avant tout un mythe sur la conscience.

Il nous informe que nous allons tous mourir, de manière à revenir, mais pour mieux renaître.

La clé de ce mythe est qu’Osiris renaît non pas d’une vie ordinaire, mais dans un état de conscience supérieur.

Dans le livre des morts, il est écrit : « Je ne me décomposerai pas, je ne pourrirai pas, je ne me putréfierai pas, je ne serai pas mangé par les vers, j’aurai mon être, je vivrai, je vivrai. »

C’est à partir de cette grande révélation que les chrétiens établiront par la suite, la notion de « Vie Éternelle ».

Dans l’histoire d’Osiris, nous avons vu comment les forces du sexe, de la mort et de la pensée se sont entremêlées pour créer la conscience humaine.

Les Sages de l’Antiquité avaient compris que la sexualité et la mort étaient nécessaires à la pensée et que la pensée pouvait manipuler les forces du sexe et de la mort afin d’atteindre des états de conscience supérieurs.

Aujourd’hui, notre compréhension de la sexualité a tendance à être très matérialiste, nous avons honte de regarder des peintures ou des sculptures de phallus en érection, car dans le monde moderne, la spiritualité est le plus souvent séparée du sexe.

La science moderne nous a appris à concevoir le désir sexuel comme quelque chose d’impersonnel, qui ne dépend pas de nous.

De plus, le conditionnement religieux a ancré l’idée, siècles après siècles, que le désir sexuel est une sorte d’avilissement malsain.

Mais dans les temps anciens, le sperme était l’expression de la volonté cosmique, le pouvoir reproducteur secret de toute chose, le principe qui ordonne toute vie.

Chaque particule de sperme était censée porter une partie de la « Materia Prima » dont chaque chose est faite.

Les anciens considéraient également le désir sexuel comme l’expression d’une volonté dépassant celle de l’individu.

Ils pensaient qu’aux moments cruciaux de notre vie, la sexualité nous assujettissait. Ils savaient qu’elle décidait par qui l’on naissait, autant que vers qui on était attiré.

Quand un homme de l’Antiquité voyait la femme qu’il désirait, il pouvait être submergé par un désir effrayant, incontrôlable. Il savait que le restant de sa vie serait façonné par la réponse qu’elle lui ferait et que les racines de son désir étaient très profondes.

Il savait que le désir qui le poussait vers cette femme n’était pas seulement biologique, comme on le dirait aujourd’hui, mais qu’il avait une dimension spirituelle et sacrée.

Aujourd’hui, nous savons que quand nous regardons une étoile lointaine, nous voyons quelques chose qui s’est produit il y a très longtemps, à cause du temps qu’il a fallu à la lumière de l’étoile pour atteindre la Terre.

Quand les anciens examinaient leur propre volonté, ils voyaient aussi quelque chose qui s’était formé bien avant leur naissance.

Ils avaient conscience que quand ils s’unissaient par un acte sexuel, la trajectoire de toutes les constellations y était pour quelque chose.

Ils comprenaient aussi que la façon dont ils faisaient l’amour avait une répercussion sur le cosmos pendant des millénaires, et qu’en choisissant de le faire consciemment, ils interagissaient avec les grandes forces cosmiques et prenaient part à cet acte magique.

Pour finir, nous allons maintenant révéler un dernier secret du mythe d’Osiris…

Comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, Isis avait une sœur, Nephtys, et certains firent allusion au fait qu’Osiris aurait vécu avec elle une expérience sexuelle impudente, déplacée, provoquant peut-être une sorte de chute de son état de grâce.

Mais, plus tard, Nephtys a usé de ses pouvoirs magiques pour aider Isis à rechercher les morceaux du corps d’Osiris, puis à les rassembler pour embaumer le cadavre.

Nephtys représente donc une sorte de Sagesse Occulte, qui a péché mais qui est capable de rédemption.

Dans la mythologie chrétienne, la figure de Nephtys réapparaîtra sous les traits de « Marie-Madeleine ».

L’ancienne tradition secrète nous a enseigné que la « Chute de l’Homme » n’était pas la chute de l’esprit dans le corps matériel, mais la séparation qui se produisit entre l’Esprit Cosmique et le cerveau lorsque les corps humains devinrent de plus en plus denses, et que le monde devenait matériel.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde déchu où il existe autant d’esprits qui nous ont aidés à grandir et à évoluer, que d’esprits qui travaillent à notre perte, ainsi qu’à la destruction de l’essence même de notre monde.

Dans la mythologie chrétienne et dans la doctrine secrète de l’Église, la Terre a souffert et a été punie d’avoir chuté en laissant son propre esprit se faire empoisonner dans le monde souterrain de l’enfer.

Souvent appelée Sophie, dans la tradition chrétienne, ou « Sophia » en Grèce, la Sagesse est atteinte quand on traverse les endroits les plus sombres et les plus diaboliques de la Terre, mais également de nous-mêmes.

C’est à cause de Nephtys, à cause de Sophie, que nous avons besoin de toucher le fond, de faire l’expérience du pire, de combattre nos démons, de tester les limites de notre intellect et de notre folie.

Dans l’Antiquité, Plutarque nous dit qu’Isis était associée à Athéna, la déesse grecque de la Sagesse.

Athéna

Athéna avait une demi-sœur, Pallas, une jeune fille à la peau noire qu’elle aimait plus que tout. Insouciantes, elles jouaient dans les plaines d’Anatolie, courant, se battant et imitant les combats d’épées.

Mais un jour, distraite, Athéna glissa et blessa Pallas à mort. À partir de ce jour, elle se fit appeler Pallas Athéna, pour revendiquer sa part sombre, comme Nephtys qui, dans un certain sens, représentait la part d’ombre d’Isis.

Elle sculpta alors une statue en bois noir pour la commémorer.

Dans l’Antiquité, cette statue, appelée LE PALLADIUM, sculptée par la main de la déesse et lavée par ses larmes, était vénérée comme un objet au pouvoir transformateur. Nous faisons allusion à cette statue dans « Le Secret de Cassandra ».

Athéna tenant le petit Palladium

Quand le peuple d’Anatolie avait le Palladium dans sa capitale, Troie était la plus grande cité au monde.

Les Grecs enviaient la connaissance des Troyens et quand, triomphants, ils emportèrent la statue, leur civilisation devint la plus influente du monde.

Plus tard, elle fut enterrée sous Rome, alors au faîte de sa gloire, jusqu’à ce que l’empereur Constantin ne l’emporte à Constantinople, qui devint le centre spirituel du monde.

Aujourd’hui, le Palladium est caché et gardé précieusement quelque part en Europe. Cette statue est l’un des plus grands trésors de l’Humanité…

Les écoles des Mystères enseignent qu’un changement déterminant s’est opéré autour de 13 000 avant J.-C., et qu’à partir de ce moment précis, les dieux éprouvèrent de plus en plus de difficulté à descendre plus bas que la Lune.

Comme ils n’étaient plus là, les enfants de Saturne commencèrent à se manifester au grand jour, infestant tout à la surface de la Terre.

La Création était fatiguée, les animaux devaient se battre pour survivre, l’Humanité continuait sa chute et la nature en fit de même.

Ce fut l’Âge des demi-dieux et des héros, comme Hercule, Jason, Ulysse et les Amazones.

Dans notre prochain chapitre, nous ferons toute la lumière sur cet Âge sombre de l’histoire et reviendrons en Égypte pour rencontrer le mystérieux Sphinx.

 

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