Le Règne de la Matière

Peu avant le IIIe millénaire av. J.-C., l’humanité entra dans l’Ère du Taureau (3 500 à 1 350 av. J.-C.).

Cette ère marqua aussi le début de l’Âge des ténèbres, le « Kali Yuga », qui s’étendit de l’année 3 102 av. J.-C. à l’an 1899 de notre ère.

Durant cette période, il se produisit en Chine un événement obscur qui est encore enveloppé aujourd’hui du plus grand mystère.

Les Chinois menaient à cette époque une vie nomade et tribale quand dans l’un de leurs campements naquit un « être extraordinaire », un être céleste qui s’incarna dans un enfant.

Il venait offrir à l’humanité une nouvelle forme de « Sagesse ».

Céramique zoomorphe de Dawenkou

Une Sagesse qui ne disait pas que la bonne conduite devait être récompensée et que la mauvaise, punie ; excepté par les hommes eux-mêmes.

Une Sagesse pratique et prudente, qui conseillait ce qu’il fallait faire afin de servir au mieux ses intérêts, mais n’ayant aucune dimension morale ou religieuse.

Une Sagesse qui sera formalisée en 300 av. J.-C., sous la forme de livres que nous connaissons aujourd’hui sous le nom du « Livre des proverbes » ou de « l’Ecclésiaste » et qui seront plus tard incorporés à la Bible.

Après sa naissance, l’enfant fut envoyé dans une école du Mystère pour y être élevé.

Un cercle de mages travailla intensément à son éducation, lui permettant de prendre part aux cérémonies les plus secrètes, façonnant son âme jusqu’à l’âge de 40 ans, où il eut une révélation.

Il fut le premier « homme » de l’humanité à être capable d’envisager la vie sur Terre de façon totalement « Rationnelle ».

À l’époque d’Orphée, il était impossible de penser aux nombres sans prendre en compte leurs significations spirituelles, mais grâce à cet « homme », il devint possible de penser aux nombres sans connotation symbolique, de les envisager comme de simples instruments de mesure ou de quantité, sans notion de qualité ou spirituelle.

Grâce à « lui », l’humanité fut désormais libre de mesure, de calculer, de fabriquer et de construire librement.

Cet « homme » s’appelait LUCIFER.

Au cours de son incarnation terrestre, pour une raison inconnue, et qui demeure toujours un grand mystère pour les historiens, les hommes abandonnèrent la vie tribale et commencèrent à vivre spontanément dans des sociétés hautement organisées et des villes de tailles gigantesques.

De manière toujours inexpliquée, ils se mirent aussi à réaliser des exploits techniques extraordinaires comme les grandes pyramides du plateau de Gizeh ou le temple de Baalbek au Liban, constitué d’un seul bloc de granite sculpté de 1 000 tonnes, qu’il serait toujours impossible de soulever aujourd’hui.

Lucifer

Sous l’Ère du Taureau, les premières grandes civilisations semblaient surgir de nulle part :

  • la civilisation Égyptienne avec le culte du taureau Osiris
  • la civilisation Crétoise avec ses célèbres courses de taureaux
  • la civilisation Sumérienne dominée par le héros Gilgamesh et son célèbre combat avec le taureau céleste.

En 2500 av. J.-C., une nouvelle façon de penser venue d’Extrême-Orient, provoqua une immense vague de changements dans le monde.

Nous savons par Plutarque que le fils d’Orphée, Asclépius, était assimilé à Imhotep et qu’il vécut aux environs de 2500 av. J.-C. (ou entre 2800 et 2700 av. J.-C. selon les historiens modernes).

Dans l’Antiquité, Imhotep, vizir du grand roi égyptien Djoser (Ancien Empire – IIIe dynastie), était connu comme le grand maître bâtisseur et l’architecte de la grande pyramide à degrés de Saqqarah.

Au XIXe siècle, les archéologues qui faisaient des fouilles au pied de cette pyramide découvrirent des trésors dans une cache, scellés dans le bâtiment depuis sa construction et que l’on appelle encore aujourd’hui les « choses impossibles d’Imhotep ».

Certaines d’entre elles sont toujours exposées au Metropolitan Museum de New York.

Pyramide de Saqqarah

Outre son immense talent de bâtisseur, Imhotep fut également connu pour avoir été un remarquable sculpteur de vases de pierre qui seraient encore pratiquement impossibles à reproduire aujourd’hui.

Leurs goulots étroits et leurs amples corps laissent les spécialistes vraiment perplexes. Ils se demandent toujours comment le cristal de roche dans lequel ces vases ont été taillés a pu être évidé de la sorte.

Sous l’Ère du Taureau apparut aussi sur le plateau de Gizeh, la Grande Pyramide que les égyptologues attribuent généralement à Khéops (IVe dynastie), dont le règne s’étendit quelque part entre 2 620 et 2 516 av. J.-C.

La Grande Pyramide, solidement érigée et orientée aux quatre points cardinaux avec une précision remarquable et l’une des 7 Merveilles du monde.

La Grande Pyramide de Gizeh

Les égyptologues pensent que l’architecture égyptienne a évolué de la simple tombe, appelée mastaba, à la pyramide à six degrés, pour culminer vers la sophistication et l’extrême complexité de la Grande Pyramide.

En l’absence de preuves convaincantes et du fait que la grande pyramide ne contient aucun élément organique qui pourrait permettre de la dater au moyen du carbone 14, on dit habituellement que sa construction aurait débuté vers 2 560 av. J.-C., sous la IVe dynastie, et aurait duré environ une vingtaine d’années selon l’historien antique Manéthon.

Les égyptologues modernes la considérant comme une tombe, il est conventionnellement admis aujourd’hui que les puits dirigés vers les étoiles depuis les chambres du roi et de la reine permettaient à l’esprit du pharaon de sortir de la pyramide après sa mort pour rejoindre sa demeure céleste.

L’ancienne tradition secrète nous révèle qu’en réalité, la Grande Pyramide avait une toute autre fonction, bien plus importante, que celle d’aider l’esprit du pharaon à atteindre les sphères célestes.

Elle nous dit que contrairement à ce que pensent les égyptologues, la momification et les objets funéraires n’ont jamais eu pour but de servir au pharaon, dans l’au-delà.

Au contraire, le véritable but des rites funéraires était de permettre aux objets qui étaient placés autour du sarcophage d’exercer une très forte attraction magnétique sur l’esprit ascendant du pharaon, pour l’inciter à revenir s’incarner le plus rapidement possible.

En réalité, les anciens égyptiens pensaient que si le corps était préservé après la mort, il resterait un point d’ancrage pour l’esprit qui venait de le quitter et exercerait une forte attraction qui le pousserait à revenir sur la Terre.

Les spécialistes de l’Égypte ancienne n’ont jamais véritablement compris que l’essence même de l’ancienne civilisation égyptienne était le désir de sublimer la matière.

C’est cette volonté novatrice et complètement révolutionnaire pour l’époque, de travailler la matière, de la couper et de sculpter la pierre ancienne que symbolisaient les vases d’Imhotep.

Le véritable art d’Imhotep, était de façonner la matière, de façon à l’imprégner d’intentions sacrées, jusqu’à ce que chacune de ses particules ait été rendue spirituelle.

La Grande Pyramide représentait en réalité la toute première manifestation de ce désir et fut la plus gigantesque machine à réincarnation jamais créée !

Imhotep

L’ancienne tradition secrète enseigne que la Grande Pyramide fut construite en 3 500 av. J.-C., avant même la fondation des grandes civilisations égyptienne et sumérienne, à une époque où le Sphinx, les cercles de pierres mégalithiques et autres monuments « cyclopéens » étaient les seules grandes constructions sur la Terre.

De plus, elle enseigne que la pyramide à six degrés et les autres moins importantes représentaient non pas une ascension, mais bien au contraire, un déclin…

La civilisation égyptienne représentait le nouvel élan de l’évolution humaine…

Elle initia la grande mission spirituelle de l’Ouest, qu’on appela, dans le soufisme ou la franc-maçonnerie : l’Œuvre  ou le Grand Œuvre en Alchimie.

Contrairement à la civilisation orientale qui enseignait que la Matière (maya) était une illusion, les égyptiens, eux, développèrent des techniques pour la sublimer et la rendre « Sacrée ».

Le summum de la magnificence de la matière fut atteint par la création de la « Pierre Philosophale ».

C’est l’Œuvre des Œuvres, le travail de la matière le plus « sacré » qu’il soit possible d’effectuer car il façonne la matière à l’image de la Création.

Bien qu’il soit certain que l’Alchimie puise son essence dans des temps plus anciens, comme l’atteste l’Orichalque des Atlantes, elle ne fera « officiellement » son apparition qu’à partir de l’Égypte hellénistique des Ptoléméens entre le 1er siècle av. J.-C. (avec Bolos de Mendès) et 300 ap. J.-C. (avec Zosime de Panopolis).

Au moment où naissait la civilisation égyptienne, aux environs de 3 250 av. J.-C., apparut entre le Tigre et l’Euphrate, la civilisation sumérienne.

Dans les premières villes sumériennes, les maisons abritaient les statues des ancêtres et de dieux mineurs. On gardait parfois un crâne, dans lequel habitait un esprit.

Mais le grand esprit, celui qui avait pour tâche de protéger l’intérêt de la ville, habitait dans la « maison de dieu » : un grand bâtiment au centre des temples.

Les villes grandissaient, tout comme les « maisons de dieu », qui finirent par devenir des Ziggourats, de grandes pyramides à degrés en briques crues.

Au centre de chaque ziggourat, il y avait une grande pièce où trônait la statue du dieu, incrustée de pierres et de métaux précieux et enveloppée dans des vêtements éblouissants.

Ziggourat d’Ur

D’après les textes cunéiformes, les dieux sumériens aimaient manger et boire et appréciaient la musique et la danse. Ils avaient aussi besoin de lits pour dormir et pour faire l’amour avec d’autres dieux.

On leur faisait donc des offrandes appropriées : nourriture, lits, habits, parfum etc…

Comme pour les objets funéraires égyptiens, le but de ces offrandes était d’essayer de séduire les dieux afin qu’ils viennent habiter dans le monde matériel : on voulait leur rappeler les plaisirs sensuels qui leur étaient refusés dans le monde des esprits.

Les cylindres sumériens nous montrent des corps humains surmontés de nids d’abeilles en guise de tête car à cette époque, la conscience individuelle était comprise comme étant constituée par différents centres de conscience qui pouvaient être partagés, ou même se déplacer d’un esprit à un autre, comme les abeilles de ruche en ruche.

Tablette sumérienne

L’abeille est un symbole extrêmement important dans la tradition secrète car elle possède une sorte de génie préconscient.

Dans la construction de la ruche, les abeilles incorporent des données étonnamment précises comme, par exemple, l’angle de rotation de la Terre.

C’est précisément à cette sorte de génie préconscient que Freud et Jung pensaient quand ils parlaient de l’idée que notre esprit porte en lui des complexes psychologiques, indépendants de notre conscience et qui, à un certain degré, peuvent même être considérés comme autonomes.

Jung finit même par décrire ces complexes psychologiques comme les sept déités planétaires de la mythologie et les appela : les sept archétypes majeurs de l’inconscient collectif.

Tablette sumérienne

L’histoire qui nous est parvenue de Gilgamesh, le roi sumérien d’Uruk en 2 100 av. J.-C., a été reconstituée à partir d’un ensemble de tablettes d’argile, qui furent découvertes au XIXe siècle.

Bien que rien ne semblait pouvoir lui résister, son histoire nous raconte que Gilgamesh finit cependant par échouer aux épreuves que le grand meneur de l’humanité Ziusudra (autre nom de Noé/Dionysos) lui soumit.

Ziusudra lui avait dit : « Je vais te révéler un secret des dieux. Il y a, au fond de la mer, une plante qui pique comme la rose. Si tu peux la ramener à la surface, tu redeviendras jeune. C’est la plante de la jeunesse éternelle. »

En réalité, Ziusudra lui révélait comment plonger dans les mers qui avaient recouvert l’Atlantide pour retrouver la connaissance secrète perdue dans le Déluge.

Mais alors que Gilgamesh se reposait sur une plage après avoir réussi à cueillir la plante, un serpent la renifla et la lui vola.

Gilgamesh

Au moment de la mort de Gilgamesh, nous nous trouvons à la période des grandes ziggourats, et de l’histoire de la tour de Babel : la tentative de construire une tour qui toucherait les cieux et l’impossibilité de trouver une langue commune qui réunirait l’humanité.

Cette histoire montre que les nations et les tribus commençaient à avoir leurs propres systèmes de croyance et qu’ils perdirent de vue les dieux supérieurs et le Grand Esprit Cosmique qui confère à chaque partie de l’univers une destinée commune.

La tour de Babel devint alors un mythe mais son histoire en réalité symbolisait une tentative ratée d’atteindre les cieux par des voies matérielles, celles des ziggourats.

La tour de Babel fut construite par Nemrod le Chasseur, présenté dans la Genèse comme un fils de Koush, lui-même fils aîné de Cham et petit-fils de Noé.

Tour de Babel

La Genèse appelle Nemrod « le premier potentat du monde », mais il fut en réalité celui que l’on nommait « Enmerkar » ou « Enmer le Chasseur », le premier roi d’Uruk.

Nemrod provoquait Dieu, il fut le premier homme après le Déluge qui chercha à atteindre le pouvoir pour le pouvoir, par la cruauté et la décadence.

La tradition hébraïque, raconte qu’en entendant une prophétie qui annonçait la naissance prochaine d’Abraham, Nemrod commandita un épouvantable massacre d’enfants.

En réalité, et nous ne le cacherons pas, il alla beaucoup plus loin, puisqu’il pratiquait aussi le sacrifice des enfants et les enterrait dans les fondations de ses grands bâtiments.

Nemrud Dagh

Mais tournons-nous maintenant vers l’enfant de cette prophétie, le grand Patriarche Abraham, que l’on considère aujourd’hui comme l’ancêtre des peuples hébreux et arabes.

La tradition secrète dit qu’en 2 000 av. J.-C., alors qu’il se promenait dans sa ville natale d’Ur (Uruk), il décida de devenir un nomade du désert pour redécouvrir le sens du divin qui était en train de se perdre.

En Égypte, le pharaon lui donna une de ses filles, appelée Agar, qui devint la servante de sa femme Sarai.

Agar eut un premier fils, Ismaël, qui deviendra le père des nations arabes.

À cette époque, les mariages se faisaient surtout au sein de la tribu ou de la famille. Les pouvoirs surnaturels se transmettaient par le sang et le mariage entre les personnes de même lignée renforçait ces pouvoirs.

Le mariage de personnes de tribus différentes, lui, pouvait aboutir à un échange de pouvoirs et de connaissances.

Abraham, Agar et Ismaël

Agar, la fille du Pharaon, symbolisa cet « échange ». Abraham reçut l’initiation égyptienne des mains même du Pharaon.

Mais de quelle forme d’initiation s’agissait-il ?

Nous ne pouvons révéler les secrets du Mystère, néanmoins nous pouvons vous en faire comprendre le sens :

Le candidat à l’initiation était allongé dans une tombe en granite et plongé par des prêtres, dans une transe profonde, proche du sommeil.

Dans cet état, les prêtres l’aidaient à détacher son corps végétal et donc son esprit de son corps physique, qui flottait comme un fantôme au-dessus de l’entrée de la tombe.

Son corps végétal était ensuite « modelé » par des prêtres afin qu’une fois réintégré dans son corps physique, ce dernier puisse se servir consciemment de ses organes de perception.

Après trois jours de ce traitement, le candidat était considéré comme « né à nouveau », ou « initié ». Dès ce moment, un Hiérophante lui attrapait la main droite et le sortait du cercueil.

Dans la philosophie occulte, le corps végétal est de la plus haute importance. Il contrôle non seulement des fonctions physiologiques vitales, mais aussi les chakras qui sont les organes du corps végétal.

De fait, ce corps devient un portail entre le monde physique et le monde des esprits. Dès lors, si les chakras sont animés, ils peuvent conduire à des pouvoirs de perception et d’influence surnaturelles, de guérison et à la capacité de communiquer avec des êtres désincarnés.

Cette cérémonie du sommeil qui fut enseignée dans toutes les écoles du Mystère et qui est encore pratiquée aujourd’hui dans certains cercles initiatiques, était également réservée aux malades.

Pendant trois jours de sommeil, les initiés travaillaient sur leur corps végétatif pratiquement de la même manière que lors du processus d’initiation.

La personne qui subissait ce traitement pouvait avoir des visions très réalistes, dirigées par les initiés. Elle était d’abord plongée dans l’obscurité la plus totale, ce qui lui faisait perdre toute conscience d’elle-même, et lui donnait l’impression de mourir.

Puis elle se sentait revenir et, guidée par un être à tête d’animal, elle voyageait à travers de longs tunnels et une série de chambres.

À d’autres moments, elle était défiée ou menacée par d’autres dieux à tête d’animal et des démons, y compris des crocodiles monstrueux qui la déchiquetaient.

Dans le Livre des morts égyptien, le candidat passe devant ces gardiens du seuil en affirmant : « Je suis le Gnostique, je suis celui qui sait. »

Une fois la formule prononcée, il voyait une lumière aveuglante passer à travers les fissures du portail. Il devait alors s’écrier :

« Laissez-moi entrer ! Laissez-moi devenir un être spirituel, un pur esprit ! Je me suis préparé grâce aux écritures de Thot ! »

Enfin, dans les vagues de lumière ondulante, émergeait la vision de la déesse Mère allaitant son enfant.

C’était une vision apaisante, car elle le ramenait à l’époque paradisiaque, antérieure à la séparation du Soleil et de la Terre, quand celle-ci était illuminée de l’intérieur par le dieu Soleil : une époque sans frustration, sans maladie et sans mort (voir les 2 premiers chapitres d’Ouroboros).

Cette vision projetait aussi l’initié dans le futur, au moment où la Terre et le Soleil seront de nouveau réunis et où la Terre sera à nouveau transfigurée par le Soleil.

De tout temps et partout dans le monde, les personnes qui priaient ou méditaient sur l’image de la déesse Mère et de son enfant, ont vu se produire des miracles de guérison.

Des miracles analogues se produisent toujours aujourd’hui en priant la Sainte Vierge (la représentation chrétienne de la déesse Mère).

Après son séjour en Égypte, Abraham prit le chemin de l’Ouest, vers la région que nous appelons aujourd’hui la Palestine.

Il dut armer et entraîner ses serviteurs afin qu’ils viennent en aide à son frère, capturé par des bandits.

Sainte Vierge

Après une bataille sanglante, il traversa une vallée (la vallée de Cédron actuelle) où il rencontra un homme mystérieux appelé Melchisédek.

Comme pour Énoch, la Bible ne mentionne que très furtivement Melchisédek, mais il a toujours plané sur ces lignes un inexplicable sentiment de « Sacré » et de non-dit…

Genèse 14, 18-20 :

« C’est Melchisédeq, roi de Salem, qui fournit du pain et du vin.

Il était prêtre de Dieu, le Très-Haut, et il bénit Abraham en disant : Béni soit Abraham par le Dieu Très­-Haut qui crée ciel et terre !

Béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré tes adversaires entre tes mains !

Abraham lui donna la dîme de tout ».

Nouveau Testament, Hébreux 6, 20 – 7, 1 à 5 :

« … là où est entré pour nous, en précurseur, Jésus, devenu grand prêtre pour l’éternité à la manière de Melchisédeq ».

« Ce Melchisédeq, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, est allé à la rencontre d’Abraham, lorsque celui-ci revenait du combat contre les rois, et l’a béni. C’est à lui qu’Abraham remit la dîme de tout.

D’abord, il porte un nom qui se traduit « roi de justice », et ensuite, il est aussi roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix. Lui qui n’a ni père, ni mère, ni généalogie, ni commencement pour ses jours, ni fin pour sa vie, mais qui est assimilé au Fils de Dieu reste prêtre à perpétuité.

Contemplez la grandeur de ce personnage, à qui Abraham a donné en dîme la meilleure part du butin, lui, le patriarche ».

« Ce témoignage en effet, lui est rendu : Tu es prêtre pour l’éternité à la manière de Melchisédeq ».

Abel et Melchisédech

Qui était ce roi si mystérieux appelé Melchisédek, qui selon la Bible, semblait vivre éternellement ?

Si la Bible reste muette à ce sujet, en revanche la Kabbale nous dit que Melchisédek est l’identité secrète de Noé (ou Dionysos), le grand chef atlante qui a appris l’agriculture, la culture du maïs et du vin à l’humanité et qui n’est jamais vraiment mort, mais s’est seulement déplacé dans une autre dimension.

C’est donc Noé, en réalité qui réapparut sous les traits de Melchisédek pour devenir le maître spirituel d’Abraham et l’initier aux niveaux supérieurs de l’existence.

Mais alors, quelle sorte d’initiation était venu chercher Abraham chez Melchisédek ?

Dans certaines formes d’initiation, il est extrêmement important qu’à un moment le candidat éprouve réellement le sentiment, qu’il va mourir…

Cette phase de l’initiation est symboliquement représentée dans la Bible par Abraham qui se prépare à sacrifier son fils Isaac sur le mont Moriah.

Cela permet à l’initié de ressentir la tragédie de sa propre vie comme le feront après sa mort, les anges et les démons.

Le sacrifice d’Isaac

Mais au cours de l’initiation, il arrive aussi un moment où il devient indispensable de bloquer temporairement la perception du monde des esprits.

Cela permet au cerveau de devenir un organe de pensée à part entière, et non plus seulement un organe de perception spirituelle.

C’est une étape indispensable pour développer le libre arbitre, et permettre à l’initié d’agir sur le monde en toute conscience.

Dans l’ancienne tradition secrète, le sacrifice du chakra du troisième œil a lieu sur l’autel de Melchisédek, le grand prêtre des mystères du Soleil.

C’est cette phase de l’initiation que symbolisait l’Ange qui remplaça Isaac par un Bélier dont les cornes étaient prises dans des épines de broussailles (ou la Pensée remplaçant les deux pétales du chakra du troisième œil).

C’est pour cette raison que « Jéhovah », le grand esprit de la Lune, ordonnait aux Juifs de rejeter les expériences de l’extase mystique, car sans la pensée, les Juifs n’auraient jamais pu s’émanciper de l’esprit de tribu.

C’est ce que signifiait dans la Bible, la promesse que fit l’Ange à Abraham, pour avoir épargné Isaac, la promesse que sa descendance deviendra un jour le grand peuple hébreu…

Dans le prochain chapitre, nous voyagerons au cœur du IIe millénaire av. J.-C., nous partirons à la rencontre de Moïse, nous marcherons avec les hébreux et nous ferons toute la lumière sur le mystérieux pharaon Akhenaton.

 

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